lundi 24 janvier 2011

UNE SEMAINE A SALVADOR


Comment parler de cette ville ? Belle, typique, touristique, inquietante, multiple, agréable, foisonnante, pauvre, riche, grande, morcelée ….
Je ne trouve pas l’angle pour commencer alors je vais parler tout simplement de ce que j’ai vu et ressenti par moments.
J’ai vu la ville haute, Le Pelhorino, quartier très touristique, un genre de Montmartre avec la vraie vie en plus. J’y ai même sejourné près d’une semaine dans un hôtel à l’image de plein de choses au Bresil : vieux, pas vraiment charmant mais fonctionnel tout de même et avec des gens vraiment très accueillants. Sortir dans les petites rues pavé etaient une attraction permanente, un danger après une certaine heure, un brouhaha incessant et des sollicitations de toutes sortes.
Pas mal de choses à visiter (eglises dorées à l’extrême, musées), à faire (Anouck faisait chaque matin son cours de Capoeira, Gilles et moi avons vu pas mal de concerts) et une ambiance tantôt bon enfant au milieu des batuques repetant pour le carnaval et des capoeiristes s’exerçant ici et là, puis tout à coup une ambiance lourde quand débarquaient les enfants des rues, rapides, parfois agressifs, sous l’emprise de la drogue, désoeuvrés de toute façon. Ignorer leurs demandes car pas de dialogue possible mais quelle misère.
J’ai vu le quartier Sant Antonio dans le prolongement du précedent, et ce que j’en retiens de mieux c’est notre rencontre avec Jerôme, Katia et leur petite Charlotte. Cela fait une semaine et nous passons beaucoup de temps ensemble depuis. Ils voyagent depuis un an et demi en Amerique du Sud dans leur  camionnette aménagée (sauf au Bresil ils dorment à l’hotel). Cela force notre admiration et  nous fait cogiter sur notre propre rapport au voyage et notre envie de pouvoir faire comme eux. Ils sont sympas, interessants, adorables et on passe plein de bons moments s’entrainant les uns les autres, nos filles s’amusent ensemble et c’est bien.
J’ai vu les quartiers du bas : la vie au pied de l’ascenseur Lacerda (72 metres de montée ou de descente en 20 secondes !), des quartiers modernes et luxueux (Barra, Vitoria), les autres tristes et délabrés, d’autres tout cela à la fois.
J’ai vu la baie de Tous les Saints et je n’en avais jamais vu de pareille : immense, profonde, de multiples îles  dont certaines decouvertes gaiement en bateau touristique avec un groupe de samba à bord et des touristes bresiliens qui dansent , boivent  et mangent toute la journée dans une ambiance sympa. De la baie on voit les contrastes de Salvador qui se trouve à l’entrée, on distingue quartiers et époques.
J’ai aimé tout cela, j’ai été soulée par le bruit permanent et grisée par un vendredi soir de musique à tous les coins de rue avec toujours un public radieux qui aime rire et danser, un barbecue avec les clients de l’hotel et le patron, j’ai rarement eu peur malgré les mises en garde des bresiliens eux mêmes et sans doute parce que je n’ai rien vecu de negatif. Je me suis parfois faite rouler avec plaisir (par un gars qui a vecu 3 ans à Toulouse et connaissait certains de nos amis notamment !).
J’etais à point pour cette ville : envie de voir vibrer une ville et faire partie du voyage.
J’aime notre équipée, notre évolution, nous sommes de plus en plus dedans, sereins et contents, et je n’imagine même pas qu’il faudra rentrer.
Anouck grandit très vite et m’apparaît maintenant comme une petite fille de plus en plus autonome. Elle a adoré Salvador de Bahia et l’a quittée à regret. Nous y repasserons par chance une journée ou deux. Elle a aimé ses cours de capoeira (la musique et la danse) même si elle y a mis, comme dans beaucoup de choses qu’elle fait, un enjeu un peu démesuré ce qui l’a parfois frustrée. Elle a aimé passer du temps avec nos nouveaux amis et leur petite fille de 3 ans et demi même si elle est tiraillée entre le rôle de la grande fille et la tentation de redevenir petite. Elle est étonnante, rigolote, chouette, facile à vivre, debrouillarde et prend je crois beaucoup de plaisir dans ce voyage.



















Sophie

mercredi 19 janvier 2011

DERNIERE RECULADE AVANT SALVADOR DE BAHIA ET PUIS CA Y EST ON Y ARRIVE ENFIN LE LUNDI 17 JANVIER


Le désir et la peur, c’est ce que nous inspire salvador de Bahia. En quittant Mangue seco que nous avons tous les 3 adoré et qui entre directement en 1ere place du top five, nous savons que l’onibus nous deposera à 21h à la gare routière de Bahia. A 21h il fait nuit depuis longtemps et tout le monde nous  a dit qu’à Bahia on ne devait pas sortir la nuit, en tout cas pas n’importe où et une gare routière c’est un peu n’importe où.
Le trajet est magnifique mais plus le jour decline plus j’appréhende. Le bus prend du retard et nous predisons une arrivée à 22h au moins … Gilles est aussi mal à l’aise que moi, d’autant que plus on approche de Bahia plus des gens souls et bruyants montent dans le bus. J’ai l’impression d’être dans un bus de supporter du PSG et d’arriver au stade velodrome. J’exagere bien sûr mais quand on ne comprend pas ce qui se dit , ce qu’il se passe, eh bien on imagine. En tout etat de cause on est dimanche soir et le dimanche les bresiliens boivent, mangent, chantent et dansent, c’est tout.
Vers 19h on decide de descendre à Praia do Forte à 55 km de Salvador et d’arriver en ville le lendemain en plein jour. On se sent soulagés par cette decision.
Nous nous retrouvons sur la nationale à 20h , à 3 kilometres de Praia do Forte, avec nos sacs à roulette et aucune voiture qui daigne nous prendre … Nous finissons par trouver quelqu’un qui nous appelle un taxi et nous debarquons à praia do Forte , station balnéaire qui n’a pas vraiment d’interêt avec sa sempiternelle rue commerçante. Elle a juste 2 atouts :
-       elle nous heberge ce soir
-       elle abrite un centre de protection des tortues marines que nous visitons le lendemain matin. Très interessant pour moi qui adore les animaux marins mais aussi pour Anouck qui peut voir differentes sortes (et tailles !) de tortues, des requins ….

      

A 13h30 nous nous decidons enfin (après avoir gouté un açai de natigella, merci du tuyau Willy c’est super bon) à affronter salvador de Bahia et embarquons dans un taxi collectif qui nous depose à 15h à la gare routière ; Là on se debrouille comme des chefs : bus de ville, ascenseurs geants pour monter dans le quartier historique et localisation de notre pousada en un temps record. Hyper bien située au cœur du Pelhorino et à l’entrée du quartier Sant Antonio, elle offre en plus, de notre chambre, une vue imprenable sur Bahia de todos o santos.
Ca va être genial ici c’est sûr.
Sophie



Pour arriver à Bahia ( en fait la ville s’ appelle Salvador et l’ état Bahia mais l’ histoire depuis la découverte par les portugais  en 1500 fait qu’ il est resté aussi le nom Bahia pour la ville) nous avons quand même parcouru 2 500 kms. En utilisant des bus confortables avec air conditionné ou tu cailles, des bus beaucoup moins confortables, des mini-bus surchargés de 15 places,  des taxis collectifs de 5/6 personnes, des vrais taxis, des bateaux, un ascenseur à Bahia, des bacs, des charrettes à ânes … Le jeu avec Anouck est de compter le nombre de véhicules pris sur une journée de voyage : 6 hier.  Il faut  dire que leur réseau de transport est très bien. Il faut être cool avec les horaires, le nombre de personnes transportées etc etc mais on arrive obligatoirement à l’ endroit recherché.  Reconnaissons que l’on a un peu marre des bus. Les prix sont incompréhensibles. Parfois je refusais de m’ engager dans un transport qui était 5 fois moins cher que la veille pour le même genre de parcours, me disant que ce serait une galère, et finalement non. Les prix des taxis collectifs me semblent dérisoires et ceux des bus exorbitants.  On se rappelle maintenant la moue de certaines personnes à notre arrivée  lorsque l’on annonçait notre circuit par la route…
Gilles

lundi 17 janvier 2011

TOUJOURS SUR LA ROUTE DE BAHIA : HALTE IMPROMPTUE A MANGUE SECO



Toujours dans l’idée d’eviter les grandes villes et parce que nous avons serieusement gagné en assurance ces derniers jours, nous continuons à nous lever sans destination précise avec juste l’idée d’être à Bahia entre le 15 et le 20 janvier. Du coup, au départ de la belle Penedo, son marché quotidien et son architecture coloniale, et après avoir dit au revoir aux 2 barcelonaises (et peut être à plus tard vu que c'etait la 2eme fois que l'on se croisait) nous decidons une fois à la station de bus, après avoir franchi la rivière, de ne pas prendre de bus mais de prendre plutôt un taxi collectif à savoir une fiat Punto dans laquelle nous sommes 6 avec un chauffeur à moitié borne, un peu fou du volant. Ca coute quasi pareil que le bus mais on rallie Aracaju beaucoup plus vite (beaucoup trop vite parfois, 150 km/h dans les descentes en Punto, ça donne des sueurs froides). Une fois à la gare routière d’Aracaju on change encore nos plans et au lieu de prendre le bus qui nous approcherait de Bahia nous reprenons un taxi collectif car nous avons envie de profiter de l’après midi dans un des somptueux endroits de cette côte.
Après moultes negociations (j’ai maintenant 8 verbes à mon actif et au moins 65 mots de vocabulaire) nous embarquons dans la voiture d’un bahianais sympa. On negocie d’être ses seuls passagers afin de decoller immediatement. Le gars me parle tout le trajet et je comprends un mot de temps en temps, un chiffre, un nom de ville ou autre, qui me permet d’aquiescer mais on ne peut toujours pas parler de conversation !
Nous avons decidé de nous arrêter à Mangue Seco, village au bout d’une mangrove entre Aracaju (etat du Sergipe à 100 km) et Salvador de Bahia (etait de Bahia à 200 km).
Pourquoi Mangue Seco ? je lis dans le routard que c’est la plage où a été tourné un film tiré d’un livre de Jorge Amado « Tieta do Agreste » (Tieta do Brasil pour le public français). Je garde un bon souvenir de ce film sorti en 1996, une histoire chouette et surtout des paysages à couper le souffle. De plus Gilles et moi lisons Amado depuis quelques semaines et Bahia est son état, alors ….
Notre chauffeur nous laisse au debarcadère d’un mini-village, Pontal, où nous trouvons un bateau pour rejoindre Mangue Seco. A peine sur le bateau, on est subjugués par le paysage de mangrove, la vegetation, l’immensité, les oiseaux et au loin la mer et du sable plus blanc que blanc. Nous pressentons que l’intuition a été bonne.
Nous débarquons dans un tout petit village de sable (900 habitants je crois), un petite place de village et à gauche une pousada dons les chambres donnent sur la mangrove.
Nous avons décidé de reduire le poste hébergement et de loger de préférence dans les auberges typiquement brésiliennes basiques. Ca en est un super specimen et nous prenons une chambre sommaire avec une terrasse et un hamac sur la mangrove. La proprietaire est une très chouette femme et la vie de cette pousada super pour nous et pour Anouck qui s’y trouve copains et copines, chats, lapins , tortues , pêcheurs … le bonheur. Elle y laisse d'ailleurs une copine Ana Julia, la fille de la proprietaire. Anouck est toujours super contente de rencontrer de nouveaux enfants et de fai
Cet endroit nous bluffe litteralement. Très très peu touristique,à part quelques buggy pour des visiteurs venus à la journée, la vie s’y déroule paisiblement et on se dit qu’on pourrait rester là longtemps sans rien faire de précis, juste voir le soleil se lever, se coucher, voir chevaux et vaches passer sur la plage … le tout avec une connexion internet bien sur !
Samedi on se fait une demi journée sur la plage paradisiaque de Mangue Seco avec ses paillottes faites en bois sec et feuilles de palme et bien sur hamac, une eau chaude mais pas trop, juste merveilleuse, on grignote des crabes… on se balade pas mal entre mer et mangrove, on finit d'ailleurs par traverser la mangrove avec nos sacs sur la tête, piégés par l'eau.
Je citerai juste Jorge Amado pour résumer : « La plage de Mangue Seco, la plus belle du monde, pour une fois je suis péremptoire. »
Aujourd’hui dimanche nous profitons de Mangue Seco avant de prendre un bateau pour Pontal , puis un taxi pour Indiaroba, puis l’omnibus pour Salvador de Bahia. Les transports sont parfois un peu pesants mais on commence à savoir se debrouiller suffisament pour apporter des adaptations quand on a envie d'accelerer ou de faire des incursions dans des endroits non desservis par le sacro-saint Onibus!
Sophie

Nous sommes Samedi à Mangue Seco et beaucoup de brésiliens viennent passer le week-end ou la journée sur la plage. Sur la plage le principe est de se mettre sous une paillote( gratuite contrairement à nos plages) equipée de table, chaises, chaises longues. Vous avez même une douche…Vous la gardez toute le journée si vous voulez,  et vous mangez et buvez . Un minimum quand même par respect de l’ établissement qui a quand même investi un chouîa dans les structures en bois et feuilles de palmier. Et là vous voyez comme le soir sans les restos et les bars comment les brésiliens consomment. Les français nous somment des petits joueurs. Notre copain Marc devrait venir s’installer au Brésil il verrait ce que c’est  de la consommation de bières. Pour exemple nos voisins de paillotte, 2 couples de 25 ans, classe moyenne, bien batîs, déjà un peu rond  ont consommé 10 bières. Mais la bouteille utilisée au Brésil est de 60 cl….  Dans quelques années il devrait être comme pas mal de personnes , pas obèses comme dans l’ hémisphère Nord mais gros, très ronds.
Et en ce qui concerne les belles nanas sur la plage en string alors là je pense que cela relève de la carte postale. Ils doivent les sortir de temps en temps des boutiques de mannequins pour les prendre en photos sur la plage parce que l’on en voit pas beaucoup. Elles  ne surveillent pas trop leur poids comme en Europe, et les hommes aussi d’ ailleurs, donc sur la plage on n’est pas dérangé ni perturbé par le phénomène .
Gilles.

(salut c’est Sophie : alors là je rigole ! dire qu’un ami sincère a dit à Gilles qu’aller au Bresil avec sa compagne c’etait comme aller à la fête de la biere à Munich avec sa Kronenbourg ... eh bien la Kronenbourg elle rigole !)

C’ était chouette parce que l’on a traversé la rivière.
Hier soir on a monté une moyenne dune , regardé le coucher de soleil et descendu comme des fous sur la plage.  Je voudrais habiter au Brésil parce que j’aime le jus de goyave, parce qu’il y a la mer, on peut se baigner et il y a plein de maillots. Il y a plein d’ hotels sur la plage. Il fait presque tout le temps beau. Il y a des bateaux et la mangrove.
Anouck













dimanche 16 janvier 2011

UNE JOURNEE DE TRANSPORT VERS ARACAJU ET SALVADOR DE BAHIA

EN PREAMBULE : NOUS SOMMES A 2 000 KILOMETRES DES INONDATIONS DONC PAS DE SOUCIS POUR NOUS


Chaque matin je suis réveillé très tôt vers 6h.  Parfois avant…. Je ne sais pas pourquoi.  Mais j’ en retire la satisfaction de voir les premières lumières de la journée qui se sont montrées à partir de 5h . Chaque matin c’est beau et différent.  L’ accord commun entre nous 3 est que je sorte de la chambre sans faire de bruit avec mon ordinateur, livre, appareil photo, téléphone,lunettes…. J’ oublies toujours quelque chose, je reviens dans la chambre et je réveille Sophie. Ensuite pareil pour Anouck qui vers 7h se réveille et viens me rejoindre. Le jeu est de me trouver à l’ intérieur ou à l’ extérieur de la Pousada ( la plage par exemple si nous sommes dessus). Et  Sophie se lève… Si c’est face à la mer c’est plus facile pour elle.

Ce jeudi 13 Janvier nous donnons une très  mauvaise note au petit déjeuner. Il faut savoir qu’au Brésil le petit déj est plus à l’ anglaise qu’à la française. Tous les matins nous avons droit au jus de fruit frais, fruit frais ( pastèque, mangue, ananas,papaye, banane…), œuf, saucisse, jambon et un choix de gateaux . Et suivant les pousadas il y a des extras, des surprises…. Aujourd’hui que dalle. A notre arrivée on a ressenti un réceptionniste surement gérant,   désintéressé, avec un sourire hypocrite et qui n’en avait rien à foutre. Pareil pour le p’tit déj.

Nous sommes toujours au Nord de Maceio, grande ville que nous devons traverser  avec Aracaju avant d ‘atteindre Savador de Bahia. Mais nous avons décidé de les  éviter, fuyant les grandes villes. Nous grimpons dans un taxi collectif ( sorte de  VW/transporter) ou les gens descendent ou montent tous les kilomètres. Avec nos gros sacs  on doit bien les emmerder…. Au bout d’une heure il nous laisse à la gare routière de Maceio et là nous hésitons en fonction des horaires de bus donnés suivant les destinations. Nous décidons de partir pour Penedo. 2h et 1/2 d ‘attente dans la gare routière que nous passons avec 2 filles espagnoles, Maria et Laura, qui prendront le bus avec nous jusqu’à la Pousada Coloniale ou nous arriverons tard vers 20h. Penedo est situé au bord d’une énorme rivière à la jonction  de la mer à 2 ou 3 kilomètres. Petite ville coloniale  de l’ Etat de ALAGOAS de 60 000 habitants très agréable même de nuit.  Nous dînons dans un restaurant classique  bien animé par les Brésiliens . Comme hier nous sommes en dehors des sentiers battus et les touristes  ne sont pas nombreux.

Le lendemain matin je zone dans la ville à partir de 6h et demi à  la recherche d’une boutique pour accèder à internet. Je découvre ainsi cette ville coloniale, très agréable. Un peu plus tard, on laissera Anouck avec la fille de la patronne de l’ hotel et on part avec Sophie visiter un peu la ville.

Vers midi on prend un bateau pour traverser la rivière et atteindre Néopolis.

Gilles






 

vendredi 14 janvier 2011

ENTRE OLINDA ET SALVADOR DE BAHIA : L'INCONNU


Après 5 jours passés à Olinda nous éprouvons l'envie de re-bouger. Peut-être à cause de la visite de Récife qui nous a totalement déçus . Une énorme ville de plus de 2 millions ou se mêlent des dizaines de tours neuves  au pied des favellas . Comme partout au Brésil l’un à coté de l’autre,  vivent les riches, insultants,  par rapport aux favellas mitoyennes. D’ ou une certaine violence des pauvres justement attirés et provoqués  par ce qu’ils ne peuvent avoir.  Quelques musées et des dizaines d ‘églises de la colonisation portugaise du XVI e . Bon,  les églises au bout de deux ou trois tu n’ as plus faim….. Nous  quittons donc Olinda le mercredi 12  et prenons la direction de Salvador de Bahia en laissant une énorme place dans notre cœur et notre mémoire à cette vieille cité d'Olinda.  Cette ville cotière dans la banlieue nord de Récife  ( près de 400 000 habitants quand même)  et ses 7 collines pourrait être un  village de  provence perché avec la mer au lointain, avec ses ruelles  de vieux et gros pavés ou La Havane  par son architecture et ses vieux batiments mal entretenus et noircis pas le temps ... Notre bonheur dans cette ville est aussi beaucoup lié au couple ( Arantès qui parle français , ça aide et Sandro) qui sont des personnes adorables, accueillantes, attentionnées… Tu te sens bien chez eux.





C’est une grande famille de 6/7 personnes avec qui nous prenons le petit déj plus ou moins en semble suivant leurs tâches à faire et on sent bien qu’ Arantès est le patron. Détendu,  un peu patriarche malgré l’ âge assez jeune, mais c’est lui qui décide. Même pour son compagnon de vie. Il ne semble  rien faire, mais toujours là, avec des mots  gentils pour tout le monde, (il parle 4 langues) et chaque soir à la tombée de la nuit ( 18h) il s ‘installe avec son équipe et les clients présents  sur le trottoir devant la Pousada à boire un verre et grignoter des tapas. J’ ai même gouté des orteils de poulet .
A 9h nous prenons un taxi pour rejoindre la gare routière située au Sud de Récife à 17 kms. Nous retraversons donc Récife, nous  confirmant que cette ville ne nous attire pas. Nous changeons encore d’ avis sur notre itinéraire. En fait vu notre connaissance de la langue et les régions que nous traversons, on constate que le vrai intérêt de « notre » Brésil est la mer et ses plages et la musique comme on n’ a pu la vivre à Olinda. Les villes énormes, animées la nuit mais dangereuses pour les blancs comme nous, avec leurs histoires liées au colonialisme portugais sont étouffantes. On décide donc de faire des haltes dans des villages au bord de la mer et de partir pour Maragogi. On changera encore d’ avis et irons finalement à Japaratinga, beaucoup plus petite et moins connue. Mais avant cela un peu de stress et de doutes .. A l’ énorme gare routière de Récife réputée pour ces pick-pockets, on fait donc gaffe et on nous informe que le bus est complet  et que le prochain est à 16h. Il est 10h30…..  Ou alors on part sur une autre destination ?? Sophie arrive à le faire pleurer ( elle le fait bien…). L’ homme lui confie la combine de prendre un taxi et d’ aller à l’ arrêt 10 kms plus loin et de prendre ce même bus qui nous prendra quand même en voyageant debout. On attend donc dans un coin perdu, un peu inquiet ne le voyant pas arriver. Finalement avec 1/2 h de retard il est là et nous partons. 

On arrive 3h plus tard à Japaratinga . Petit village de 7 000 habitants dans l’ Etat d’ ALAGOAS  très agréable étendu le long de la plage. Peu de touristes. On prend un taxi commun avec  un anglais ou américain et un espagnol et allons dans une des 3 ou 4 pousadas du village.  On se fait arnaquer sur le prix  par rapport au confort mais on l’ accepte car placée face à la mer avec une grande terrasse . On passe plus d’une heure dans une mer très chaude avec l’ appréhension des requins pour Anouck  car ils sont au large de la barrière de corail qui nous protège. Mais tu y penses quand même…. Footing sur la plage au coucher du soleil, un petit tour dans le village, dîner sur la plage et    à  9h 30 tous au lit . Les filles dans un hamac face à la mer.


Gilles



lundi 10 janvier 2011

OLINDA : O LINDA !

3 jours que nous sommes à Olinda, ville de 400 000 habitants quasiment collée à Recife (2,5 millions d'habitants) toujours dans le Nordeste, Etat du Pernambuc sur la côte. Les guides disent que la premiere est le pendant culturel de la seconde.
 En tout cas nous y resterons 3 jours de plus : la ville est très belle avec ses façades multicolores datant du 19 eme siecle, ses rues pavées en pente (en très forte pente pour certaines) et surtout sa musique ... partout , tout le temps, faite par tout le monde.
Vendredi, jour de notre arrivée, nous avons déambulé dans la ville derrière un groupe de Serenade (quelques guitares, des banjos, une flute traversiere et un violon) mené par un chef d'orchestre et suivi par une centaine puis un millier de gens dans les  rue de la ville. Tout le monde chantait et dansait des airs populaires. C'etait vraiment super, emouvant, gai etjouissif. Quelle bonne idée le vendredi soir en sortant du boulot d'aller chanter dans la rue, ça doit faire du bien (oui car sortir du boulot le vendredi soir, je ne me rappelle plus comment ça fait).
On s'est arrêté dans une rue ou un genre d'epicerie transformée en bar hebergeait un groupe de forro traditionnel, une ambiance incroyable.
On a pu trainer, Anouck dormant dans la pousada hyper centrale gardée par une équipe de choc.
Samedi : découverte de la ville (de belles églises et des musées), musée des marionnettes de carnaval avec Anouck puis flaneries sur les places où les gens viennent en groupe répéter les choregraphies et morceaux qu'ils joueront pour Carnaval. Ambiance assurée. Nous sommes montés tout en haut de la ville où chaque jour se tient un marché où l'on grignote crêpes de tapioca et acarajé (des genres de beignets fourrés de crevettes, de crudités, de sauces etc...) surtout au moment du coucher de soleil car c'est là que l'on voit au loin la ville de Recife s'etendre à perte de vue ... et qu'on est contents d'être à Olinda.
On repasse par le bar/epicere où l'on sympathise avec une fille de Recife et 2 cariocas (habitants de Rio, hé, hé!). Anouck se met tout le monde dans la poche en quelques minutes.











Dimanche : 10h30 : la messe en chants gregoriens. Ensuite, du jamais vu. A partir de 10 h des groupes repetaient ici et là, à partir de midi des vendeurs ambulants commencaient à s'installer un peu partout. On s'est dit qu'on allait passer un joyeux dimanche familial et musical. En fait cela a été un raz de marée. A partir de 16 h des batuque et des groupes de samba jouaient dans les bars, des marionnettes defilaient sur les places , ca commençait à monter. Le patron de notre pousada, Arantes (qui parle un francais impeccable et nous l'en remercions) nous conseille d'aller rue Bonfim voir le défilé d'une parade entièrement vétue de blanc. On attend...longtemps. Puis ça démarre. entre temps des milliers et des milliers de gens s'additionnent dans les rues. En suivant cette deambulation on est pris dans un mouvement de foule un peu flippant mais avec notre fille sur les epaules de Gilles, les gens tentent de nous frayer un passage pour sortir de là. Nous y laissons tout de même 2 cartes bleues et quelques espèces. On nous avait prevenu de ne rien avoir sur nous, les pickpocket sont assez habiles. Ils ont même jeté ensuite nos cartes bleues devant notre pousada et le proprio les a récupérées, mais trop tard nous les avions dejà faites bloquer.
Je pense qu'il y avait peut être 30 000 ou 40 000 personnes dans les rues, peut être plus. C'etait une marée humaine qui s'insinuait dans tous les recoins de cette ville. Et c'est comme cela tous les dimanches de novembre à aout, en gros, avec evidemment un pic au moment du carnaval qui est le point d'orgue de tous ces préparatifs. On peut comparer cela (en affluence) aux fêtes de bayonne et autre sauf que le couvre feu est à 23 h, que du coup il n'ya pas des gens bourrées qui dorment partout.
Ce matin à 10h30 la ville etait toute propre. Il faut dire que les gamins (et les vieillards)  ramassent les canettes tout au long de la soirée pour se faire quelques sous car elles sont consignées.
















Lundi : blues à Recife. On y est allé, on a visité, on n'a pas aimé. Délabrée et triste elle ne nous a pas convaincue.
Notre pousada est geniale, une maison de 1800 au coeur de la ville avec un petit jardin luxuriant à l'arrière. Le proprio et son armée d'employés sont tous les soirs flanqués sur le perron avec des amis à ecouter les groupes qui jouent systematiquement aux abords. On se joint souvent à eux et ils veillent sur Anouck quand on s'eloigne un peu mais pas besoin d'aller trop loin. Ce soir par exemple j'ecris devant la fenêtre du premier en ecoutant un groupe de fevro qui joue dans un bar en bas. C'est un genre de fanfare avec chanteuses et sifflets. Les chanteuses (et danseuses ) ont en moyenne 60 ans (tout comme les paradeuses blanches). Serait-ce un pays où les femmes peuvent vieillir et s'amuser, voire même être regardées et admirées ? Tiens , tiens.
Gilles dit que je perds tout  sens critique en voyage mais vraiment Olinda j'adore (à part la perte des cartes bleues etc... qui m'ont rendue un peu parano). En plus c'est la ville d'Anouck, à qui tout le monde dit à longueur de journée : Que Linda ! Et demain c'est ici qu'elle prendra son premier cours de Capoeira.
Photos en vrac illustrant le propos.



Sophie