jeudi 17 février 2011

UN PETIT COIN DE PARATY

Une dernière lampée de plaisir avant de quitter le Bresil : 2 petits jours à Paraty , dans l'Etat de Rio.
Petite ville coloniale au bord de la baie d'Ilha Grande au Sud de Rio, cet endroit a un charme fou, une lumière magnifique et une mer vert emeraude et bleu turquoise.
Cette baie est belle à couper le souffle et notre dernière balade en bateau nous scotche litteralement.

Nous prenons un bateau touristique dans lequel nous sommes une dizaine (alors qu'il y a 50 places). Il est confortable, l'equipage est super sympa, la balade absolument geniale : de plages en ilets nous decouvrons cette incroyable baie où il aurait fallu passer 10 jours, explorer les iles, gravir ces montagnes de vegetation qui se jettent dans la mer.
A notre retour  à terre, la tristesse nous prend, un gros orage éclate, voilà, terminé le Bresil.
Nous rentrons à la jolie pousada do principe , la soirée est calme, un petit noeud au ventre pour Gilles et moi.
Nous envions l'insouciance d'Anouck qui dort d'un sommeil paisible rêvant sans doute à Agathe, Nina, Jeanne, Leonie, Amaya ... les copines avec qui elle a hâte de jouer dès son retour.
Nous somme tristes et heureux, heureux de s'être consacrés les uns aux autres pendant 2 mois sans une anicroche, d'avoir découvert ce pays qui nous a conquis peu à peu et que l'on aime, d'avoir pu s'echapper du quotidien pour mieux en apprécier sa valeur à notre retour : nos familles, nos amis, nos collegues, notre travail, notre maison, notre ville.
Nous savons déjà que cette experience sera inoubliable et aura des suites, nous pensons déjà au prochain voyage.
A tous ceux qui nous ont suivis sur ce blog , nous esperons que cela vous aura donné l'envie et la volonté de réaliser des projets qui traînent depuis un moment dans un tiroir de votre tête et que vous remettez à plus tard.

PS : regardez la 1ere photo en detail



















lundi 14 février 2011

JE TE DIS AU REVOIR , JE TE DIS A BIENTOT


Quand, comment, on ne sait pas mais on y retournera. Rio nous a plu, beaucoup, beaucoup ….
C’est une grande ville de 8 millions d’habitants où des gens passent en maillot au milieu du quartier d’affaires, où les costards-cravate dans le metro ou dans ce quartier s’arrêtent quand ils vous voient avec un plan à la main pour vous proposer de l’aide, où n’importe qui dans la rue vous met en garde de ne pas fréquenter telle ou telle rue.
C’est une ville où la samba et la gafeira battent leur plein, on a adoré sortir dans le quartier de Lapa où plein de très jolis bar musicaux/de danse on ouvert dans de vieilles maisons coloniales. C’est un genre de village dans la ville, vraiment génial. Des concerts en plein air partout en fin de semaine, des blocs de samba qui repetent ….
On a  adoré cette ville pleine de collines ( mornes) de 300/400 mètres de haut apparaissant entre 2 tours, de plages immenses, d’îles, de fête et de vie.
On a adoré loger dans l’impasse de Michel puis Mireille où Anouck s’est bien amusée avec leur petit fils  Noa, ce qui lui a permis d’echapper à la folle vie qu’on lui faisait mener à Rio et de passer des après midi et soirées tranquilles dans une maison, « faisant sa vie » comme elle aime à dire.
Bref Rio, ce n’est qu’un au revoir mais on la quitte le cœur serré d’autant qu’elle materialise la fin de notre periple puisque nous passerons 2 jours à Paraty et prendrons l’avion à Sao Paulo pour rentrer.

Notre dernière vraie rencontre  aura été Sylvanie et Pedro. Un soir après diner, on traînait sur le sable de copacabana. Anouck discutait avec 4 jeunes gens qu'au bout d'un moment nous avons rejoints. 2 d'entre eux, une francaise et un bresilien, venaient de se marier 3 heures avant et fêtaient ça avec leurs 2 temoins. On a discuté, ils etaient vraiment adorables et se proposaient qu'on les rejoigne 2 jours plus tard dans le quartier de Lapa pour un coup de samba pré-carnaval. Vendu. Et merci Anouck, comme souvent pour les rencontres.


dans les photos : un chien déguisé en lion !


Anouck dit : je m’amusais bien avec Noa, on jouait toutes les après-midi, un jour on est allés à la plage tous les 2 avec Fanny et c’etait bien parce qu’on jouait dans le sable et à un moment c’etait un peu marrant, même si je m’avais un peu disputé avec Noa, parce qu’il ne voulait pas que je joue avec l’eau dans le seau.














dimanche 13 février 2011

SI TU VAS A RIO, N’OUBLIE PAS DE MONTER LA-HAUT


Le pain de sucre est une montagne à 2 bosses (400 metres) en plein centre de Rio sur la presqu’ile d’Urca. La vue sur la baie de Guanaraba, surtout au coucher du soleil, y est superbe.
Autre point de vue incontournable : Le christ redempteur sur le Corcovado (700 metres). L’ambiance  Tour Eiffel et ses cars de 3eme age americains et chinois est un peu penible, mais la vue reste exceptionnelle.
C’est tout de même la plus grande création Art Déco, ce christ.
De partout dans Rio, il apparait, il nous surveille ou veille sur nous selon les convictions, mais il emerge de temps en temps entre 2 buildings ou 2 mornes, à la sortie d'un tunnel ... d'ailleurs un tunnel passe sous le Corcovado.
Une vision panoramique de la baie, de ses 4 collines, qui permet de mieux appréhender la configuration de la ville, de comprendre comment favelas et quartiers huppés se sont rejoints au fil de leur croissance respective, de se laisser happer par cette immense cité balnéaire.
Un aperçu de tout cela avec quelques vues du musée d’Art naïf aussi …













vendredi 11 février 2011

REGARDE LA MA VILLE, ELLE S'APPELLE BIDON ...


Mardi 08 fevrier : on contacte Favella Tour pour visiter une favella de Rio. Le guide qui nous emmene, Léo, parle bien le Français et nous explique les tenants et les aboutissants de la situation sociale actuelle dans les favellas dont on sait, de par l’actualité récente, qu’elle est un peu chaude.
A Rio il y a 8 millions d’habitants dont 20 % en favelas (1,5 millions) répartis en 950 favellas.
Elles sont régentées par 3 groupes de narco-trafiquants (cocaine principalement dont le Bresil est le 2eme consommateur du continent derrière les USA).
Ces groupes :
-       Les commandos rouges
-       Les 3eme commandos
-       Les amis des amis
Pendant la dictature militaire il y a environ 40 ans je crois, on enfermait dans les prisons les delinquants et narco-trafiquants  avec les opposants au regime. Ces narco-trafiquants ont acquis une culture politique, communiste en particulier, qui leur a permis d’organiser un Etat dans l’Etat dans les favellas : protection des habitants contre soumission. Cela ressemble tout simplement à une mafia.
Aujourd’hui les narco-trafiquants représentent 1% de la population des favellas mais les dirigent.
Nous visitons 2 favellas  au sud de Rio près du très huppé quartier Sao Conrado :
-       Rocinha (petite ferme litteralement) : 95 000 habitants
-       Canoas : 2800 habitants
Dans la première l’electricité n’est payée par personne, elle est volée en fait. Idem pour les systèmes de cables et de télévisions. Cette enorme colline complètement truffée d’habitations précaires jouxte un des quartiers les plus cossus de la ville et c’est d’ailleurs à une dizaine de mètres d’une ecole privée americaine très huppée (2 000 $/ mois) que debute cette favella. (une vue de dingue sur la baie de guanabara tout de même !)
LA plupart des gens travaillent et gagnent de l’argent, ont des voitures etc.. mais ne gagnent pas assez pour se payer un logement ailleurs. Une autre partie de la population est delinquante. Personne ne paie d’impots.
Un programme de logement social se developpe, on en a vu les premières constructions. Les gens peuvent acheter des logements de 50 m2 moyennant 50 reals/mois (20 euros) pendant 25 ans. Ces immeubles vont progressivement être construits en lieu et place des amas de briques encastrés les uns dans les autres.
De plus le gouvernement de l’Etat de Rio equipe d’infrastructures sportives pour sortir les gamins de la rue, de planning familial pour faire entrer la contraception… C’est le premier gouvernement (l’actuel) qui prend le probleme des favellas à bras le corps, voire de façon très musclée comme on a pu en entendre parler en décembre.
Ils essaient d’enrayer ce trafic de drogue qui pourrit tout et notamment la police elle même vraisemblablement très corrompue, idem pour les fonctionnaires. C’est pourquoi ce sont les militaires qui sont intervenus en décembre.
Les 2 milliards de dollars que rapporte le trafic de drogue chaque année est, semble-t-il, un gateau dont une part revient à la police, aux politiciens, aux dirigeants de toute sorte sous forme de pots de vin.
Il paraît que la presse bresilienne est véhémente sur le sujet.

La 2eme favella, toute petite, est plus tranquille et on déambule plus librement dans les « rues », en fait des passages dont on se sait s’ils sont sous-terrains ou en surface, dont on se demande s’ils sont le couloir d’une habitation ou une ruelle entre 2 habitations.

Le bilan de cette visite fait inevitablement conclure que l’analyse n’est pas simple. D’autant qu’hier un reportage télé montrait une favela au milieu de laquelle les trafiquants avaient des sous sol avec piscine, toits ouvrants etc…
Bref la pègre tient des petites gens qui travaillent et ne peuvent se payer logement plus décent. Mais ces gens profitent de ne payer ni impots, ni electricité, ce qui pose des problèmes economiques puisque les classses moyennes paient pour eux. Ambiance.
Ici, globalement les gens sont favorables à ces interventions mais savent que l’objectif est de nettoyer la ville et le pays pour la coupe du monde 2014 et les JO de 2016. Ils se demandent si après cela tout sera de nouveau laissé à vau l'eau (ca s'ecrit comme ça ?)