Comment parler de cette ville ? Belle, typique, touristique, inquietante, multiple, agréable, foisonnante, pauvre, riche, grande, morcelée ….
Je ne trouve pas l’angle pour commencer alors je vais parler tout simplement de ce que j’ai vu et ressenti par moments.
J’ai vu la ville haute, Le Pelhorino, quartier très touristique, un genre de Montmartre avec la vraie vie en plus. J’y ai même sejourné près d’une semaine dans un hôtel à l’image de plein de choses au Bresil : vieux, pas vraiment charmant mais fonctionnel tout de même et avec des gens vraiment très accueillants. Sortir dans les petites rues pavé etaient une attraction permanente, un danger après une certaine heure, un brouhaha incessant et des sollicitations de toutes sortes.
Pas mal de choses à visiter (eglises dorées à l’extrême, musées), à faire (Anouck faisait chaque matin son cours de Capoeira, Gilles et moi avons vu pas mal de concerts) et une ambiance tantôt bon enfant au milieu des batuques repetant pour le carnaval et des capoeiristes s’exerçant ici et là, puis tout à coup une ambiance lourde quand débarquaient les enfants des rues, rapides, parfois agressifs, sous l’emprise de la drogue, désoeuvrés de toute façon. Ignorer leurs demandes car pas de dialogue possible mais quelle misère.
J’ai vu le quartier Sant Antonio dans le prolongement du précedent, et ce que j’en retiens de mieux c’est notre rencontre avec Jerôme, Katia et leur petite Charlotte. Cela fait une semaine et nous passons beaucoup de temps ensemble depuis. Ils voyagent depuis un an et demi en Amerique du Sud dans leur camionnette aménagée (sauf au Bresil ils dorment à l’hotel). Cela force notre admiration et nous fait cogiter sur notre propre rapport au voyage et notre envie de pouvoir faire comme eux. Ils sont sympas, interessants, adorables et on passe plein de bons moments s’entrainant les uns les autres, nos filles s’amusent ensemble et c’est bien.
J’ai vu les quartiers du bas : la vie au pied de l’ascenseur Lacerda (72 metres de montée ou de descente en 20 secondes !), des quartiers modernes et luxueux (Barra, Vitoria), les autres tristes et délabrés, d’autres tout cela à la fois.
J’ai vu la baie de Tous les Saints et je n’en avais jamais vu de pareille : immense, profonde, de multiples îles dont certaines decouvertes gaiement en bateau touristique avec un groupe de samba à bord et des touristes bresiliens qui dansent , boivent et mangent toute la journée dans une ambiance sympa. De la baie on voit les contrastes de Salvador qui se trouve à l’entrée, on distingue quartiers et époques.
J’ai aimé tout cela, j’ai été soulée par le bruit permanent et grisée par un vendredi soir de musique à tous les coins de rue avec toujours un public radieux qui aime rire et danser, un barbecue avec les clients de l’hotel et le patron, j’ai rarement eu peur malgré les mises en garde des bresiliens eux mêmes et sans doute parce que je n’ai rien vecu de negatif. Je me suis parfois faite rouler avec plaisir (par un gars qui a vecu 3 ans à Toulouse et connaissait certains de nos amis notamment !).
J’etais à point pour cette ville : envie de voir vibrer une ville et faire partie du voyage.
J’aime notre équipée, notre évolution, nous sommes de plus en plus dedans, sereins et contents, et je n’imagine même pas qu’il faudra rentrer.
Anouck grandit très vite et m’apparaît maintenant comme une petite fille de plus en plus autonome. Elle a adoré Salvador de Bahia et l’a quittée à regret. Nous y repasserons par chance une journée ou deux. Elle a aimé ses cours de capoeira (la musique et la danse) même si elle y a mis, comme dans beaucoup de choses qu’elle fait, un enjeu un peu démesuré ce qui l’a parfois frustrée. Elle a aimé passer du temps avec nos nouveaux amis et leur petite fille de 3 ans et demi même si elle est tiraillée entre le rôle de la grande fille et la tentation de redevenir petite. Elle est étonnante, rigolote, chouette, facile à vivre, debrouillarde et prend je crois beaucoup de plaisir dans ce voyage.
Sophie